L’interview
Ce genre répond
à des besoins très divers : faire le point sur une question pointue ;
éclairer
un événement par une opinion « autorisée »; s’informer sur une décision ou un
projet
; obtenir une réaction à une décision ; apprendre à connaître une personne,
simple
quidam ou personnalité ; sentir le « pouls » d’une ou de plusieurs personnes
par
rapport
à un événement ou un fait de société.
Le spectre des
interviewés est extrêmement vaste : il va de celui qui ne veut rien dire à
la
presse sur un sujet à celui qui appelle lui-même les journalistes pour tenter
de
«
vendre » son opinion, son projet ; de celui qui croit qu’il n’a rien à dire
(alors qu’il est
l’interlocuteur
idéal) à celui qui pense être le bon interlocuteur (alors qu’il n’a rien à
dire)
; de celui qui fait preuve d’une certaine innocence et se livre dès la première
question
à celui qui répond par « oui », « non », « je ne sais pas »; de celui qui a une
telle
habitude de l’interview qu’il profite de chaque question pour se mettre en
valeur à
celui
qui bafouille des réponses indécises.
L’interview est
une rencontre entre un journaliste et son interlocuteur autour d’un
projet
commun : informer. La difficulté vient parfois de la divergence
d’interprétation
autour
de ce verbe. Pour l’interlocuteur, informer veut souvent dire « mettre en
valeur
», pour le journaliste « rapporter les faits ».
Si
l’interlocuteur apporte son savoir, c’est au journaliste de mener l’entretien.
La
préparation
de l’interview est donc une étape indispensable. Sans préparation, le risque
est
grand de se faire « mener par le bout du nez » par un interlocuteur habitué et
entraîné à ce
type de rencontre.
Interview téléphonique ou interview in situ
? Il faudrait toujours privilégier la deuxième
possibilité. Le recours au téléphone se
justifie dans trois cas : si l’interview est très
brève (du genre « trois questions à »), si l’on
connaît bien son interlocuteur et si le
temps mis pour se rendre sur place est
déraisonnable.
Prise de notes ou enregistreur ? L’un et l’autre
en général. Si l’interview risque de ne
pas être simple (matière difficile ou délicate,
interlocuteur connu pour être
« pénible »), l’enregistrement s’impose. Mais
dans ce cas-là également, il faut prendre
des notes ; on ne prend ainsi pas le risque de
ne rien avoir s’il y a une panne et on
gagne du temps lors de la phase d’écriture.
Le produit fini prendra la forme de
questions-réponses, de citations intégrées dans un
texte courant ou d’une unique et longue
citation (forme qui peut convenir pour un
témoignage).
Méthode de travail
♦ Se préparer : déterminer le « bon »
interlocuteur, celui qui peut apporter un plus
réel par rapport à une synthèse ou une analyse
; se renseigner sur cet interlocuteur,
ses compétences, ses opinions en relation avec
la matière à traiter, ses relations
avec la presse ; prendre rendez-vous avec lui ;
se documenter sur le sujet ; préparer
une série de questions ; prévoir le fil rouge
de l’interview (« à cette question, il va
sans doute me répondre dans ce sens, ce qui me
permettra de lui poser cette autre
question »).
♦ Conduire de l’entretien : expliquer une
nouvelle fois ce qu’on attend de son
interlocuteur, l’angle général prévu ; trouver
un « juste milieu » entre l’empathie
et la directivité (trop empathique, on risque
de se faire « mener en bateau », trop
directif, on risque de ne pas entendre un
élément de réponse qui pourrait s’avérer
important) ; se faire repréciser ce que l’on
n’a pas bien compris ; à la fin de
l’entretien, demander éventuellement à son
interlocuteur de faire une rapide
synthèse de ses propos
(cela pourra s’avérer très utile lors de la rédaction
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