الاثنين، 8 أبريل 2019

Écritures Journalistiques


Écritures
Journalistiques
1. Le contrat de confiance :
multiple et transparent
Une chaîne de magasins bien connue le serine depuis la nuit des temps
publicitaires, tout est affaire de « contrat de confiance » ! On peut presque
tout faire en journalisme, pour autant qu’on ne trompe pas son public. Mais
il faut afficher ses pratiques.
2. La lisibilité : faire ses gammes
Écrire pour son lecteur, le respecter, lui communiquer l’information, c’est
écrire “lisible”. Si l’écriture journalistique ne peut se confondre avec la
littérature, c’est aussi qu’elle doit rencontrer un impératif d’efficacité
immédiate. Elle s’inscrit dans un contrat de lecture qui n’engage qu’exceptionnellement
le lecteur à l’effort.
2.1. Le couple magique : informer et accrocher
Pour bien comprendre la lisibilité, il faut tout d’abord distinguer, comme on
le fait en anglais, la lisibilité matérielle d’un texte, ses aspects graphiques et
typographiques (legible) de sa lisibilité intellectuelle, dans ses aspects cognitifs
(readability). D’emblée, cette distinction inclut les éléments d’accroche
et d’information, couple magique des techniques d’écriture journalistique.
2.2. L’effet “essuie-glace”
C’est dire que, même en littérature, le lecteur n’a pas attendu Internet pour
développer la technique du scanning. L’oeil “broute” la page, comme la
vache promène son appétit de pâquerette en marguerite. Tout le travail
du journaliste, dans la mise en forme de l’information, consiste à amener
le lecteur à s’arrêter sur son texte et à en pousser la lecture jusqu’à sa fin.
Toute occasion d’école buissonnière que laissera le journaliste à son public
se paiera cash. Un lecteur qui lève le nez du texte est un lecteur perdu : il
ne reviendra que rarement à ce point de rupture et s’en ira ailleurs, distrait
par d’autres entrées.
2.3. Jusqu’où suivre Flesch ?
Sans aller jusqu’à la persuasion ou la manipulation, on s’aidera donc des
techniques de lisibilité pour aider le lecteur à aller au bout de l’information.
Pour le français, les formules de lisibilité les plus connues sont celles de Georges
Henry (Henry, 1975) et de Gilbert De Landsheere (De Landsheere, 1963).
2.4. Le test du souffle
Cette approche demande pourtant une adaptation à l’écriture journalistique.
On peut ainsi admettre que la majuscule indique soit un nom propre,
soit un début de phrase. Plus on relèvera une grande densité de majuscules
et plus on aura donc de phrases courtes, lisibles. Il en ira de même pour
les signes de ponctuation qui donnent du rythme à la lecture. L’écriture
journalistique condamnera par contre le point-virgule.
2.5. L’oeil qui broute et le nez dans la page
Les applications normatives des principes hérités de Flesch se déclinent dans
de nombreux champs. En marketing particulièrement, comme on l’a déjà
noté, on a vu se développer une littérature prompte à faire la promotion
d’une écriture “efficace”… Renforcée par le caractère apparemment scientifique
des études du trajet du regard, cette approche mécaniciste ignore
naturellement la complexité des processus cognitifs.
2.6. Jolie plume ou manche à balai
Un autre test de Flesch porte davantage sur l’aspect sémantique et cognitif.
Pour chaque tranche de 100 mots, il accorde un point à chaque mot
concret. Par “mots concrets”, Flesch entend :
• Les noms de gens ;
• Les nombres et les mots signifiant des chiffres ;
• Les dates : années, saisons, jours, heures… ;
• Les mots qui désignent un sexe : vache/taureau, homme/femme… ;
• Les mots qui désignent des personnes précises : moi, tu, il, mon, votre… ;
• Les mots qui deviennent concrets par association avec l’une des catégories
précédentes. Le mot « thèse », par exemple, peut ainsi devenir concret :
« la thèse d’Einstein », « la deuxième thèse », « la thèse de 1905 »…
La lisibilité ne se conçoit, en journalisme, que dans le cadre d’un
contrat de lecture respectueux du public. Il ne s’agit pas d’une technique
de communication persuasive, mais bien d’offrir une information
claire et compréhensible. La lisibilité n’est pas limitée au texte.
Son application vise à éviter l’effet “essuie-glace”
qui entraîne le lecteur
dans un parcours distrait et rapide de son journal.
La précision de l’information sera toujours privilégiée à l’accroche.
Mais c’est à l’équilibre de ce couple (information/accroche) qu’il faut
tendre.
La lisibilité se traduit en principes d’écriture :
• des phrases brèves
• des structures de phrases simples et linéaires
• une limitation des adverbes “charnières”
• une ponctuation épurée (pas de point-virgule,
ni de parenthèses)
• des termes simples et concrets
• des acronymes explicités
• des formes actives
• des temps présentifiés (absence de passé simple)…
Dans la pratique, ces principes seront adaptés aux différents genres
et au style propre à chacun.
Le “test du souffle” sert d’évaluation pragmatique à la lisibilité.

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