Les nouveaux chiffres de l’Office national des statistiques (ONS) sur l’emploi, rendus publics la semaine dernière ont font ressortir une hausse des chômeurs diplômés, principalement les universitaires. Avec un taux de 16,4%, on relève une augmentation de 3,4% en septembre 2014 par
rapport au mois d’avril de la même année.
La sortie de nouvelles promotions de diplômés des universités algériennes entre juin et septembre a fait grimper le nombre de demandeurs d’emploi. Au bout d’un cursus universitaire pas toujours facile, les nouveaux diplômés se retrouvent livrés à un marché où l’offre de travail reste limitée pour de nombreuses raisons.
L’inadéquation entre la formation et les exigences des universités, un point souvent évoqué par les experts et les hommes d’affaires, en sus d’autres facteurs, contribuent à l’amplification du taux de chômage chez les universitaires. «Le problème du niveau de chômage des diplômés universitaires revient à l’employabilité de ces diplômés qui doit répondre à plusieurs critères et paramètres», explique à ce sujet le premier responsable de l’Observatoire de l’emploi au niveau de l’université Houari Boumediène des sciences et technologies (USTHB), Merzak Ferroukhi.
Ce dernier citera, entre autres, la nécessité de réduire le décalage et l’anachronisme entre l’université et l’entreprise pour permettre aux entreprises d’accéder aux universités en leur proposant de dispenser des formations qui répondent aux besoins du marché du travail et d’être à jour avec les nouvelles technologies. Car, dira-t-il, «l’entreprise est une entité productive et n’a pas de temps à perdre pour recycler les nouveaux recrutés».
Le fait aussi que les universitaires cherchent à accéder au monde de l’emploi sans passer par les étapes intermédiaires de préemploi (dans le cadre du dispositif de l’Agence nationale de l’emploi) amplifie le taux de chômage, selon notre interlocuteur. «Dans le constat amer du chômage, tout le monde est impliqué : l’université qui forme, l’entreprise qui recrute et le diplômé qui s’entête à exercer un travail en attendant de trouver mieux», résumera M. Ferroukhi, qui plaidera pour un vrai dialogue entre toutes les parties. «La synergie doit être réelle et efficace», dira-t-il Même constat dans la formation professionnelle.
Les diplômés des instituts sont également confrontés au problème du chômage, alors que parallèlement, il est difficile de trouver la main-d’œuvre qualifiée dans certain secteurs, à l’image du bâtiment et de l’agriculture. Une situation paradoxale qui pousse à la réflexion. Dans ce cadre, le département de la Formation professionnelle a opté pour la signature de conventions de partenariat avec les entreprises, notamment étrangères.
Exemple, la semaine dernière des conventions de partenariat ont été conclues entre la direction de wilaya de la formation professionnelle, l’Entreprise publique des tracteurs agricoles (Etrag) et la Société des matériels de gerbage et de manutention (German). Les jeunes formés dans les filières de la mécanique dans les établissements d’enseignement professionnel bénéficieront ainsi de stages en vue de leur insertion dans ces deux entreprises.
Mais il reste à généraliser cette option à d’autres spécialités et avec d’autres entreprises, notamment celles relevant du secteur privé. Ce dernier est en effet appelé à être impliqué dans le recrutement des diplômés et à réduire le déséquilibre entre l’offre et la demande. Un problème qualifié de «structurel» par l’Organisation international du travail (OIT) dans son rapport sur les tendances mondiales de l’emploi des jeunes en 2013 dans la région Mena (Afrique du Nord/Moyen-Orient).
Un rapport dans lequel l’OIT avait relevé le décalage professionnel et l’inadéquation des compétences et avait même averti sur l’amplification du phénomène (avec une prévision d’un taux de chômage de 24% chez les jeunes en Afrique du Nord en 2018) «faute de politiques propices à la requalification des demandeurs d’emploi en collaboration étroite avec le secteur privé».
La sonnette d’alarme est également tirée par d’autres institutions internationales. Les perspectives s’annoncent d’ailleurs moroses. «Les perspectives de trouver un emploi pour les personnes ayant achevé un cursus universitaire ne sont guère réjouissantes», avait avisé l’OIT en 2013. Ce qu’a confirmé l’ONS dans son dernier rapport
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