Les étudiants de Ouargla et Tamanrasset ont été les premiers à répondre à l’appel des organisateurs de la protestation anti-gaz de schiste d’In Salah. Lancée le 31 janvier, alors que les vacances scolaires et universitaires arrivaient à leur fin, la première manifestation organisée sur la RN1 qui a été coupée à la circulation, comptait une vingtaine d’étudiants de la ville qui ont décidé de prolonger leur séjour parmi les leurs à l’occasion de la manif.
Le surlendemain, alors que les forces de l’ordre avaient procédé à la réouverture de la Transsaharienne, deux bus pleins d’étudiants du centre universitaire de Tamanrasset sont arrivés à In Salah où ils ont organisé une marche au centre-ville avant de se joindre au sit-in devant la daïra. Les étudiants de la région ont activement participé à ce mouvement, certains ont décidé de boycotter la rentrée, d’autres sont repartis vers le nord avec des idées dans la tête.
Salim, qui prépare un mastère en langues, se dit «partie prenante, je ne pouvais me résigner à laisser derrière moi ma famille, mes amis qui sont dehors depuis le début». Salim a quitté In Salah jeudi soir, après la visite du ministre de l’Energie pour Alger. «Comme les vols sont comptés, je voulais justifier mon absence auprès de l’université et sonder l’ambiance dans la capitale, je sais que les manifestations sont interdites, mais je pense qu’il faut qu’on marque notre présence et qu’on fasse passer le message.» Mardi matin, Salim a pris part à la marche organisée par les étudiants du Sud.
Munis de banderoles et de tee-shirts taggés «Non au gaz de schiste au Sud», ils pensaient pouvoir arpenter la rue et crier leur opposition aux forages dans les rues de la capitale. La marche a été violemment réprimée. «On nous a battus, un policier m’a collé au mur, il allait m’embarquer, mais un des ses collègues lui a demandé de me relâcher.» Les étudiants ont été obligés à faire demi-tour pour rester à la cité Taleb Abderrahmane,
Mobilisation pour la Milyonia anti-gaz de schiste
A 1600 km de là, les étudiants du centre universitaire de la wilaya de Tamanrasset n’ont pas baissé les bras. Ils interpellent au quotidien les autorités locales sur la question de l’exploitation du gaz de schiste et renouvellent par des marches et des sit-in leur soutien aux manifestations d’In Salah. 2000 personnes, des étudiants pour la plupart, mais aussi quelques enseignants du centre, ont participé la semaine dernière à la première marche entre le centre universitaire et le siège de la wilaya.
Comme à In Salah, les banderoles reprennent les revendications du mouvement, à savoir l’arrêt immédiat du forage à Dar Lahmar, à 28 km d’In Salah. Ces slogans sont clairement opposés à la politique de Sonatrach dans la région «Non au gaz de schiste», «On a peur pour nos enfants», «Basta la marginalisation», «L’Algérie n’est pas à vendre», «quelle honte on vend le Sahara pour des dollars». Et à 800 km de la capitale, les étudiants de l’université Kasdi Merbah se sont joints au collectif Houmat Al Watan qui chapeaute le mouvement de protestation anti-gaz de schiste à Ouargla et à travers les autres wilayas du Sud.
Après une manifestation organisée au sein-même de l’université, ces étudiants ont participé au rassemblement du 10 janvier dernier. Les préparatifs d’une Milyonia anti-gaz de schiste à travers le Sud du pays vont bon train. Le 15 janvier a été choisi comme date pour cette méga manif, où plusieurs wilayas se mobilisent pour soutenir activement In Salah, affirme Tahar Belabes et Nadir Boukhetta qui président le mouvement à Ouargla.
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