الاثنين، 4 أبريل 2016

SONDAGE: Le numérique à l’école, vous en pensez quoi?


SONDAGE: Le numérique à l’école, vous en pensez quoi?

SONDAGE – 20 Minutes s’associe à l’Education nationale pour faire un point sur les initiatives numériques à l’école. L’occasion pour nous de recueillir votre avis sur les nouvelles technos dans l’éducation.

Pour Catherine Bizot, la directrice de projet stratégie numérique au Ministère de l’Education nationale, c’est clair: « Le numérique c’est la possibilité de renouveler et de diversifier les pratiques pédagogiques qui deviennent de plus en plus attractives, interactives et mieux adaptées aux besoins de chaque élève. »
Que ce soit à travers l’emploi de tablettes, pratiques pour remplacer les manuels ourenouveler les sorties scolaires, l’utilisation du net comme d’une grande bibliothèque de ressources ou même de Twitter, que des enseignants de plus en plus nombreux utilisentdans leurs cours, les nouvelles technologies sont en train de bouleverser durablement les pratiques pédagogiques.

Prenez la parole

Les élèves ne sont d’ailleurs pas les seuls à en tirer profit. Les profs bénéficient également de la puissance des réseaux pour s’échanger leurs meilleures pratiques et s’entraider. Quant aux spécialistes de l’orientation, ils misent de plus en plus sur la Toile pour délivrer leurs conseils à leur jeune public.
Depuis le 22 novembre, «20 Minutes» s’est donc associé à l’Education nationale pour présenter sur ce site une grosse dizaine d’initiatives locales en faveur du numérique et donner la parole à celles et ceux qui les défendent au quotidien.
Mais comme toujours sur 20 Minutes, vous avez vous-aussi la parole. Sous chaque article, outre la section commentaire, vous trouverez un sondage rapide. N’hésitez donc pas à nous donner votre avis sur ces mesures et sur la direction que doit prendre la France en la matière. A vous de nous dire si ces initiatives doivent faire école…

Emmanuel Vaslin : Lirécrire Jules Verne avec le numérique




Emmanuel Vaslin : Lirécrire Jules Verne avec le numérique 

Un pad est un outil d’écriture collaborative en ligne : rien de plus rapide que d’en ouvrir un, rien de plus simple que d’y copier-coller le texte d’un grand auteur, rien de plus formateur que d’inviter alors ses élèves à écrire dans la marge ou dans le corps même de ce texte ! C’est l’expérience, édifiante, menée par Emmanuel Vaslin au collège Les Roches à Durtal dans le Maine-et Loire : ses élèves de 5ème ont ainsi lu par l’écriture une nouvelle de Jules Verne pour en réaliser un fort beau « pa(d)limpseste ». L’activité témoigne des riches possibilités qu’offre le numérique pour transformer nos manières de lire et d’écrire, en particulier pour explorer en classe l’écriture collaborative et l’écriture interventionniste. Car au bout du compte, écrire à plusieurs, c’est aussi mettre réellement en œuvre certaines valeurs ; écrire de l’intérieur même du texte, c’est aussi favoriser un bel « élan vers l’ailleurs »…

Pourquoi le choix de travailler sur Jules Verne et sur cette nouvelle en particulier ?

J'ai toujours aimé pour mes cours choisir de grands auteurs en lien avec le territoire dans lequel je travaille, les Pays de la Loire : Du Bellay, Pierre Reverdy, Hervé Bazin, Antoine Emaz, Rabelais, Julien Gracq à qui je fais un clin d'œil dans le titre de cette séquence consacrée à cet autre grand écrivain de chez nous qu'est Jules Verne.

Je cherchais aussi depuis plusieurs années un texte d'accès facile sur le thème de l'aventure, "l'élan vers l'ailleurs" pour reprendre l'intitulé des nouveaux programmes pour le niveau 5ème. Mon choix s'est porté sur Un Hivernage dans les Glaces, une nouvelle injustement méconnue de Jules Verne publiée en 1855. Riche en rebondissements, ce texte n'est pas seulement un récit d'action, c'est également une aventure humaine. Soutenu par Marie, la fiancée d'un capitaine, Louis Corbutte, disparu aux larges de la Norwège (orthographe préférée par Jules Verne) dans des circonstances héroïques, Jean Cornbutte, un vieil armateur de Dunkerque, organise une expédition pour sillonner l'Arctique à la recherche de son fils. Cette aventure est aussi dépassement de soi. Rien ne leur est épargné pas même la fourberie d'un traître, prêt à tout pour saborder l'entreprise. Le fait que ce dernier, André Vasling, porte à une lettre près mon propre nom de famille nous a amusés.

Enfin, j'étais en quête depuis la rentrée, d'un projet de séquence autour du récit qui me donne l'occasion d'expérimenter le pad. L'ensemble des IAN à Nantes a en effet obtenu à la rentrée dernière que cet outil soit, au même titre que le blog, le chat et le forum un service intégré dans l'ENT elyco des 650 collèges et lycées publics et privés de l'académie. Il s'agissait ainsi d'expérimenter le pad en cours de français et dans le cadre des TraAM.

La nouvelle de Jules Verne a été lue par les élèves sur plusieurs supports, papier et numériques : lesquels ? avec quels intérêts spécifiques à l’usage ?


Aussi souvent que possible, j'invite mes élèves à pratiquer la lecture sur support numérique. (LSE). Une récente étude de la DEPP vient de montrer qu'il existait dans ce domaine des écarts de performance, socialement différenciés, chez les collégiens français, ce qui ne peut que nous inciter à porter une attention particulière sur les modalités d’appropriation des usages du numérique.

En effet, les élèves, qui plus est dans un collège rural, n’ont pas tous l’opportunité, dans leur socialisation familiale, d’acquérir des dispositions cognitives et culturelles leur permettant d’accéder à des contenus passant par des supports numériques sans éprouver certaines difficultés. D'où l'utilisation du vidéoprojecteur interactif dans ma salle, de la lecture sur ordinateur en salle multimédia ou en fond de classe, sur pad de façon collective au tableau, sur tablettes, sur liseuse, sur les smartphones personnels des élèves (BYOD).

Le fait que cette nouvelle, comme toute l'oeuvre de Jules Verne, soit du domaine public, a bien sûr facilité les choses. Il en existe sur le net des versions de bonne qualité au format OpenDocument, PDF., ebook EPUB, ebook Mobipocket ... en version audio aussi.

De même, et ce fut une belle découverte pour moi, j'ai noté que la lecture sur support numérique permettait de développer des compétences liées à l'expression orale. Le texte à lire grâce au vidéo projecteur peut être partagé au tableau, ce qui facilite une lecture collective et à plusieurs voix. Les potentialités du traitement de texte et des outils d'édition du pad (couleurs, gras, italique ...) exploités grâce au stylo interactif du vidéoprojecteur ont ainsi préparé le récit à une lecture expressive, théâtralisée. La capacité vocale est fortement liée au corps et à la tête dont la position joue un grand rôle : on sait qu'il vaut mieux être debout, se tenir droit et la tête dégagée pour que la colonne d’air remplisse bien son rôle. Le lecteur n'a plus même à tenir d'une main le livre ou des deux la tablette. Cette vidéo projection du texte facilite de telles postures et permet d'éviter cette gêne du mouvement bas (vers le livre posé)/haut (vers l'auditoire) du regard. L'utilisation de pupitres dédiés à la lecture sur tablette s'est également avérée très facilitante. J'y ai retrouvé l'installation propre au récitant lors d'un concert ou d'un spectacle vivant. Des élèves y ont vu une séance d'enregistrement des voix en studio lors d'un doublage de film d'animation.

Grâce à un pad, les élèves sont invités à écrire à l’intérieur même du texte de Jules Verne : quelles modalités de travail avez-vous ici adoptées ? pouvez-vous donner des exemples d’insertions ? quels en sont les intérêts spécifiques selon vous ?


Oui, cette « mise en pad » s'est montrée fructueuse. On le voit assez bien, je crois, dans les travaux d'élèves publiés : il n'y a pas d'un côté la lecture comme activité de réception et de l'autre, l'écriture comme activité de production. Les deux sont intimement mêlés.

Ces deux classes ont ainsi passé leur temps à « écrire leur lecture », en saisissant au clavier directement dans le pad : 
•          des remarques ponctuelles s'attachant au grain du texte de Jules Verne, soulignant par exemples des petites différences repérées par les élèves eux-mêmes entre les versions du texte original, tel qu'on le trouve sur internet et dans l'édition papier ou encore des coquilles dans cette même version papier (éd. Nathan, en Carré classique).
•          des annotations signalant au fil de leur lecture des textes auxquels ont pensé les élèves, des remarques sur la cohérence du récit, des jeux de mots (Cornbutte, mort du scorbut ; Jean Corbutte, le père, aux initiales J.C....)
•          des marques indiquant des arrêts de lecture en fin de séance pour la classe entière
•          un champ lexical dont il faut identifier les termes, en gras, un mot difficile, souligné ...

Le pad devient ainsi une sorte de journal de lecture, un cahier de texte dont il est possible de consulter tout l'historique, jour après jour, séance après séance.

Les élèves ont gagné à écrire souvent, presque systématiquement, sur des sujets différents, seuls ou en groupe, sur des textes à dominante narrative, descriptive, explicative et à les insérer dans le pad afin que ces derniers « passent » pour avoir été écrits par Jules Verne. Parfois ça ne "passe" pas. Ça casse. Un anachronisme dans l'ajout, une tournure trop moderne, une maîtrise trop fragile de la langue entraîne un "rejet de greffe".

Les élèves ont par exemple joué à :
•          Inventer un nom, un prénom au curé de l'incipit, anonyme chez Jules Verne, devenu « le père Blaise  Duvau » jusqu'à la fin de la séquence. L'illusion référentielle a même si bien marché que j'entendais parfois des « tu sais, le père Blaise, je crois qu'il n'aurait pas apprécié que ... »
•          Se représenter physiquement Clerbaut, ce personnage vraiment secondaire de la nouvelle, ami de Jean Cornbutte, d'ailleurs prénommé « José » par les élèves et devenu alcoolique au passage.
•          Faire le portrait d'un(e) invité(e) au mariage du chapitre I, finalement reporté en l'absence du marié.
•          Rédiger un dialogue entre la jeune Marie et un homme d'équipage pour lui expliquer pourquoi il n'y a pas de nuit polaire pendant notre été.
•          Changer le titre du chapitre X « Enterrés vivants » devenu « Englacés vivants ».
•          Inventer de nouveaux personnages dans certains épisodes, pour venir en aide au héros.
•          Ajouter une inscription gravée dans le bois de la croix sur la tombe du vieux Jean Cornbutte à la fin de la nouvelle...

Ils ont rapidement compris comment effacer la couleur de leur texte inséré, comment maquiller leur ajout. Pendant le cours, le jeu consistait ainsi à lire le texte en même temps sur support papier et sur l'écran projeté au tableau pour débusquer les interventions, faites extramuros avant la séance et juger de leur pertinence.
Pour ce travail de lecture-écriture, vous avez utilisé des outils numériques  autres que le pad : lesquels précisément ? pour quelles activités ? avec quels bénéfices ?

Plus les années passent, plus je suis convaincu que l’ordinateur présente de nombreux avantages pour la production écrite et la réécriture. Nous avons utilisé les outils classiques d’aide à la rédaction, en l’occurrence les fonctionnalités telles que copier, couper, coller, déplacer, insérer, supprimer, etc., de même que des outils en ligne (tel que le Cnrtl synonymes, le plus plébiscité par mes élèves ou encore ce répétoscope repéré par mon collègue IAN de Poitiers, Mickaël Pied) et d’autres outils tout aussi simples d’aide à la révision tels les correcticiels intégrés dans le traitement de texte installé au collège, OpenWriter.

Écrire à l’ordinateur a eu un effet indéniablement positif sur la motivation de mes élèves pour l’apprentissage de l’écriture/réécriture.

Le numérique nous a également permis de travailler la lecture à voix haute grâce à l'enregistreur numérique. J'ai gagné du temps en utilisant une valise de balado-diffusion (Balibom) de 30 postes. Certains extraits du récit ont été choisis, (re)lus, enregistrés, habillés et publiés sur l'ENT des classes : par exemple, l'extrait du journal de bord au chapitre II, monté en plusieurs pistes à l'aide d'Audacity avec un son de pages qui se tournent et une piste musicale soulignant l'aspect dramatique du récit. (Cf. dans le scénario pédagogique les deux enregistrements de Maxence et Maud.) Les élèves se sont également enregistrés lisant des extraits du récit original de Jules Verne enrichi de leur propre intervention. Intéressant sur ce point de comparer leurs lectures à celle qu'on peut trouver sur le net. Personnellement, j'ai préféré les versions de mes élèves.

Il reste encore assez peu fréquent à l’Ecole de pratiquer l’écriture à plusieurs : quels vous semblent les difficultés et les intérêts de telles pratiques collaboratives ?

On parle beaucoup du « vivre ensemble » au collège; c'est le même le titre d'une collection de manuels en EMC. Je trouve que cette activité d'écrire/lire à plusieurs permet justement de travailler ces valeurs. Car la dynamique de groupe, c'est bien clef de voûte de l'écriture collaborative.

Je me suis sur ce point largement inspiré de l'excellent travail mené dans le cadre du Projet Précip dirigé par Serge Bouchardon. L'écriture collaborative (synchrone et asynchrone) peut en effet générer des conflits socio-affectifs au sein de la classe (points de vue divergents, sentiment d'être jugé, refus de voir son texte modifié, enrichi, annoté etc.) qui peuvent s'avérer difficiles à dépasser.  

L'acte de co-écriture nécessite ainsi :
•          Un haut niveau d'interaction réciproque entre les membres alimenté par des échanges fréquents, en classe entière (ici, avec deux classes) ou sur le chat, la messagerie elyco.
•          La prise en compte des différents points de vue, la valorisation des apports de chaque membre à la communauté, l'encouragement de chacun à participer, en gardant en tête cette phrase de Paul Ricoeur cité par Précip : « La tolérance n'est pas une concession que je fais à l'autre, elle est la reconnaissance du principe qu'une partie de la vérité m'échappe."
•          La capacité à réguler les conflits sociaux-cognitifs générés par les idées et natures divergentes.

Nous n'avons pas eu le temps de travailler à la rédaction d'une charte d'utilisation du pad collectif comme l'avait présentée dans les colonnes du Café pédagogique Mme Laïla Methnani, ma collègue IAN de Grenoble … mais cette réflexion sur les valeurs d'un tel projet d'écriture aurait sans doute été très fructueuse.

Ce qui m'a particulièrement plu avec le pad, c'est cette fonctionnalité de « curseur de temps » (« timeslide » sur l'interface) qui permet de relire et d'identifier l'auteur de toutes les anciennes versions du récit, un peu à la façon de l'onglet « historique » dans wikipedia. L'élève prend conscience qu'on n'écrit pas d'un seul jet, qu'on réécrit plus qu'on écrit, qu'on laisse des traces, qu'on écrit avec. Il est possible en quelque sorte de retrouver sous les différentes inscriptions le récit premier du palimpseste, du pa(d)limpseste : le récit premier de Jules Verne, lui-même inspiré d'autres textes. La première page évoque ainsi chez les élèves la fin de Tristan et Iseult (roman qu'ils ont étudié juste avant cette nouvelle) par la seule mention d'une voile noire de deuil au mât du bateau entrant dans le port de Dunkerque. La solitude de Marie dans sa cabine, courtisée chaque jour par le prétendant André Vasling qui lui signifie qu'elle ne reverra jamais son fiancé a rappelé aux élèves l'image de Pénélope défaisant chaque nuit sa toile tout en pensant à Ulysse. L'Odyssée a été étudiée en 6ème par ces deux classes encore dans cette même collection au format carré !.

Le travail mené se rapproche de « l’écriture interventionniste » chère à Pierre Bayard, ou même des pratiques transformatives que favorise la culture numérique : de manière générale, en quoi éclaire-t-il les intérêts d’une pédagogie renouvelée de la littérature ?

Oui, Pierre Bayard est sans doute le critique auquel nous devons aujourd'hui les propositions les plus neuves relativement à la lecture et à la compréhension des œuvres littéraires. Avec humour, il prend à la lettre les théories de la lecture qui font du lecteur le co-auteur du texte lu. Pierre Bayard, comme Roland Barthes avant lui, introduit de l’instabilité dans nos représentations du champ littéraire. Un peu à son instar dans Aurais-je sauvé Geneviève Dixmer, les élèves ont été invités au fil de la lecture à intervenir dans le récit, en ajoutant qui une description d'un élément de décor, qui le prolongement d'un portrait, qui l'intervention d'un personnage inventé, qui le monologue intérieur d'un héros du récit ... mais en respectant toujours à la fois les modes de pensée des personnes de l’époque, les principes qui les animent et le style de Jules Verne. Bayard peut intéresser le professeur de lettres car il ne cesse d'interroger la notion d'auteur. Dans son livre intitulé « Et si les livres changeaient d'auteur », il imagine les effets positifs que pourrait avoir l'extension de cette pratique dans l'enseignement où, déjà familière aux élèves, elle permettrait de revisiter à moindre frais les grands classiques. Et dans la recherche scientifique où, en incitant à travailler sur L'Etranger de Kafka, Autant en emporte le vent de Tolstoï ou Le Cuirassé Potemkine d'Hitchcock, elle contribuerait à ouvrir des voies nouvelles.

« Mais Monsieur, a-t-on le droit de changer ainsi le texte de Jules Verne ? C'est qui finalement l'auteur de notre récit final ?» Bonne question que se sont posés ces élèves du haut de leurs 13 ans. Cette séquence a été l'occasion d'entamer une (petite) réflexion sur le droit d'auteur, la notion de domaine public, d'œuvre patrimoniale, sur les droits du lecteur aussi.

Le récit de Jules Verne ainsi enrichi par les élèves sera-t-il bientôt disponible ?

Je publierai en ligne dans les semaines à venir le livre final obtenu, qui comprendra du texte, (un remix de textes, vous l'avez compris), des passages audios, des images. Le tout formera une sorte de livre enrichi, non pas dans le sens d'un support numérique préfabriqué où l'on fait croire au lecteur qu'il joue librement un rôle alors que tout est guidé mais bien dans le sens d'un récit de notre patrimoine littéraire enrichi par toutes les lectures/écritures de ces 49 élèves de 5ème.

La chronique de V. Soulé: Des lycéens fans de presse écrite



La chronique de V. Soulé: Des lycéens fans de presse écrite 

Beaucoup prédisent sa mort: la presse écrite serait condamnée à un inexorable déclin face aux réseaux sociaux, aux chaînes en continu et aux jeunes qui ne la lisent plus. Et bien, ça n'est pas si simple... A Nantes, on a rencontré les animateurs d'un journal lycéen, persuadés que la presse écrite a de l'avenir.

Connaissez-vous "Les Griffes du Tigre" (1) ? C'est le journal des lycéens de Clémenceau, le grand lycée public du centre de Nantes. Un titre qui fait référence au surnom de Georges Clémenceau, un ancien élève, surnommé "le Tigre" alors qu'il était ministre de l'Intérieur.

Ses animateurs ont participé à un débat  (2) le 31 mars organisé par les parents de la FCPE sur le thème: "Liberté de la presse, liberté d'expression". Ils ont fait la démonstration de la vitalité de cette presse lycéenne un peu oubliée, et de leur foi dans le journal papier que l'on dit moribond.
Noir et blanc
Luka, Géraldine et Elise, présents à la tribune, font partie de la quinzaine de lycéens constituant l'équipe du journal. Tous trois en terminale - deux en ES (Economique et Sociale) et Elise en S -, ils ont entre 17 et 18 ans. Le plus jeune apprenti journaliste, en seconde, a 14 ans.

L'objectif est de sortir un numéro par mois. Mais en moyenne, on arrive à 6, chacun tiré entre 200 et 400 exemplaires – moins quand il est en couleurs car c'est beaucoup plus coûteux et le journal est tiré sur l'imprimante du lycée. "Du coup, on opte plutôt pour le noir et blanc, qui peut être aussi fort", explique Luka, le rédacteur en chef sortant.
Lorsque le journal paraît, des exemplaires sont déposés au CDI, à la Vie scolaire et surtout sur la table du préau où ils voisinent avec les piles de Ouest France et de Presse Océan. Très vite, il n'en reste plus.
Perles des profs 
Les rubriques les plus populaires sont les plus légères: les perles des profs  - "C'est bien le signe égal et pas le Sénégal !", s'énerve un prof de maths dans le numéro de décembre 2015 -, l'horoscope – "Sagittaire, Amour: panne de boule de cristal", dans celui février-mars 2016 -, et la BD.
Au delà, les lycéens proposent un journal de 20 pages élaboré. Les rubriques distrayantes et servicielles – comme "Les coins sympas de Nantes", "La playlist du mois" ou encore des conseils d'orientation – alternent avec des textes de fond – sur le bilan balancé de la COP21 -, des interviews – avec le dessinateur Fabien Vehlmann, scénariste de Spirou et de la BD Seuls – et avec des analyses – sur Notre-Dame-des-Landes, ou un dossier de 7 pages sur les attentats du 13 novembre.
Ode à Bowie
Tout cela n'empêche pas les élans du coeur. Comme cet article après la mort de Bowie: "Ses chansons donnent la patate, de la chaleur. De la joie, le sourire. Elles sont puissantes. Elles résonnent. Bowie t'emmène dans l'espace. C'est lui qui brille dans le ciel. Pour toujours. Eclate-toi sur Mars Ziggy!"
A la tribune, Luka, Géraldine et Elise ont relaté l'histoire de la presse lycéenne à Clémenceau, reflet de la riche histoire de ce lycée créé en 1808. Deux journaux y furent fondés dès 1855 – L'Eclipse et L'Impartial. Puis il y eut l'éphémère  "En route mauvaise troupe" et "Le canard sauvage". Les ancêtres des "Griffes du Tigre" apparu en 2003.
Ils ont aussi souligné le rôle d'un journal lycéen pour faire vivre la démocratie interne, faire entendre la voix des élèves, nourrir les débats. "C'est un endroit où on peut s'exprimer librement, faire des articles sur des choses qui nous tiennent à coeur. On apporte notre regard, c'est une alternative à la presse nationale", ont-ils expliqué.
La journée de la jupe
 écemment, en 2014, "Les Griffes du Tigre" ont consacré un numéro à la Journée de la jupe, une initiative des lycéens de Clémenceau pour que filles et garçons viennent en jupe, aux plus forts des défilés de La manif pour tous contre le mariage gay.

En 2007, il y a eu trois mois de blocage au lycée dans le cadre du mouvement déclenché par la loi Pécresse sur l'autonomie des universités. Dans "Les Griffes du Tigre", bloqueurs et anti bloqueurs se sont affrontés. 
Le comité de rédaction vient d'arrêter le plan du prochain numéro, avec 6 pages sur la très controversée loi Travail: un article sur le blocage à Clémenceau, un point sur ce que change la loi, un article pour, un autre contre... Du vrai travail de pro.
Journal papier
Luka, Géraldine et Elise ne sont pas prêts d'abandonner le journal papier. Même s'ils reconnaissent que beaucoup s'informent sur les chaînes en continu, eux croient à la presse écrite. "La Une d'un journal, ça parle, explique Luka, plus que la Une d'un site où tout bouge tout le temps, et un journal propose des analyses de fond."
Depuis deux numéros, tous les lycéens de Clémenceau reçoivent la version pdf des "Griffes du Tigre". Et il existe une adresse mail pour correspondre. Mais impossible de faire un journal lycéen et de susciter la discussion si des exemplaires ne circulent pas, selon nos apprentis journalistes.
Luka le rédacteur en chef passe la main. Trop de travail en terminale pour assumer les 2 heures par semaine qu'il y consacrait. Trop de pression aussi. Et "Les Griffes du Tigre", qui y ont consacré un article, déconseillent fortement le stress: "Des élèves stressés, en perpétuelle concurrence et manque de confiance, ne pourront créer une société d'adultes sereins et équilibrés."

قوانين + ملخص وحدة تطور جملة كيميائية نحو حالة التوازن في الفيزياء

مطوية كليك في الفلسفة ( جميع الدروس ) السنة الثالثة ثانوي الرئيسية >> مادة الفلسفة 11

بخصوص الذين بلغوا سن 5 و 6 سنوات الشروع في تسجيل الأطفال بمقاعد الدراسة للموسم المقبل



بخصوص الذين بلغوا سن 5 و 6 سنوات

الشروع في تسجيل الأطفال بمقاعد الدراسة للموسم المقبل

شرعت أمس مختلف المؤسسات التربوية بالطور الابتدائي عبر ولايات الوطن في استقبال ملفات التلاميذ الجدد  لتسجيلهم بالمقاعد الدراسية و يتعلق الأمر بالأطفال الذين وصلوا سن التمدرس في المستويين التحضيري و السنة الأولى ابتدائي أي أطفال ذوي 5 سنوات و 6 سنوات و ذلك بناء على قرار وزارة التربية الذي يقضي بأن عملية تسجيل الأطفال الذين بلغوا سن التمدرس و المعنيين بعملية التسجيل بمقاعد الدراسة لأول مرة سواء في الصف التحضيري و صف السنة أولى الابتدائي حيث أن العملية انطلقت أمس المصادف لـ 3 أفريل و ستستمر إلى غاية 30 جوان 2016 و في ذات السياق قامت المدارس الابتدائية بتعليق إعلانات عن انطلاق عمليات تسجيل التلاميذ الجدد إلى جانب الوثائق المطلوبة في ملفات التسجيل على غرار شهادة الميلاد للطفل المعني بعملية التسجيل وصور شمسية وشهادة التلقيح ووصل الكهرباء و الإيجار كما أن الإجراءات الجديدة التي اتخذتها وزارة التربية لهذا الموسم الدراسي المقبل تقضي بضرورة إرفاق شهادة زمرة الطفل المسجل في الدراسة لتفادي الانزلاقات التي شهدتها العديد من المدارس عند ملء الاستمارات الخاصة بالمعلومات الخاصة بالتلاميذ المتمدرسين بغرض رقمنة المعلومات كما أعطت أوامر إلى مديريات التربية إلى مدراء المدارس مع سامع الأولياء بتسجيل أبنائهم بالمؤسسات الموجودة بالقرب من مقر عملهم و الشرط هو إرفاق شهادة عمل إلى الملف الخاص بالتسجيل و ذلك لتسهيل عملية أخذ أبنائهم إلى المدرسة و إرجاعهم في الوقت المحدد.

شهدت إقبالا ملحوظا طلبة البكالوريا يطّلعون على فرص التكوين الجامعي


شهدت إقبالا ملحوظا  طلبة البكالوريا يطّلعون على فرص التكوين الجامعي
عرفت الأبواب المفتوحة على الجامعة لفائدة مرشحي البكالوريا، المنظمة مؤخرا بمختلف الجامعات، إقبالا ملحوظا من طرف تلاميذ أقسام الثالثة ثانوي، الذين وجدوا في هذه التظاهرة فرصة للاطلاع على مختلف فروع وتخصصات التكوين الجامعي، كما وجدوا أجوبة لأسئلتهم حول متطلبات السوق من التخصصات العلمية الجامعية، ضمانا لفرصة عمل ما بعد التدرج. يشارك أزيد من 800 ألف مترشح في امتحان شهادة البكالوريا بداية من 29 ماي المقبل. ومن أجل ذلك، فإن وزارة التعليم العالي والبحث العلمي نظمت أبوابا مفتوحة من 29 إلى 31 مارس المنصرم لفائدة هؤلاء، تحضيرا للدخول الجامعي المقبل.
وحسب وزارة التعليم العالي والبحث العلمي المنظمة للتظاهرة، فإن هذه الأخيرة تهدف إلى التعريف بمختلف التخصصات ومختلف مراحل التكوين التي تقترحها الجامعة الجزائرية وكيفية التسجيل وكذا التعريف بالنظام البيداغوجي المعتمد، وحتى التعريف بمختلف مؤسسات التعليم العالي، سواء المعاهد أوالكليات أوالأقطاب الجامعية الوطنية. وقد عرفت التظاهرة توافدا ملحوظا لطلبة البكالوريا ممن وجدوا فيها فرصة للاطلاع على فرص التكوين العالي، بل وإيجاد حافز من نوع آخر لتجاوز "عقبة" البكالوريا والالتحاق بالتعليم العالي من بابه الواسع، حسبما أفادتنا به الآنسة كنزة المترشحة للبكالوريا من العاصمة، في الوقت الذي أشارت زميلتها لُبنى إلى أن مجرد الدخول إلى الجامعة ضمن هذه الأبواب المفتوحة يعني "جواز سفر" لرفع التحدي والنجاح في الشهادة ودخول الجامعة دارسين وليس زائرين.
وقد شاركت جامعة الجزائر1 في هذه الأيام الإعلامية حول التعليم العالي بمقر جامعة الجزائر3 بابن عكنون، وتم عبر أجنحة العرض تقديم كافة التوضيحات لكيفية التسجيل والالتحاق بمؤسسات التعليم العالي، حيث أكد الأستاذ سلامي، نائب رئيس جامعة الجزائر1، المكلف بالبيداغوجيا، أن المبادرة تسعى إلى التعريف بعمليات التسجيل الجامعي على المستويين الجهوي والوطني والتقرب من مرشحيّ البكالوريا وكذا من مدراء التربية والمكلفون بعمليات التوجيه، لتوضيح مختلف التخصصات الموجودة على مستوى كل مدينة جامعية ومناطقها الجغرافية وإمكانيات التسجيل فيها،"وهذا تفاديا للأخطاء السابقة التي كانت تشهدها عمليات التسجيل الجامعي على غرار سوء التوجيه وكثرة الطعون"، مثلما يوضحه بيان صادر عن رئاسة جامعة الجزائر1.
من جهتها، عرفت جامعة امحمد بوقرة ببومرداس تنظيم نفس الأيام الإعلامية. وقال الأستاذ حاج أعراب جمال، مدير الدراسات على مستوى الجامعة، إن التظاهرة قد عرفت إقبالا ملحوظا من مرشحي البكالوريا ممن طرحوا عدة أسئلة تتشارك أغلبها في فرص التكوين العالي حسب متطلبات السوق ضمانا لفرصة عمل ما بعد التدرج. وأوضح المسؤول في تصريح لـ"المساء" أن التعريف بجديد التسجيلات الجامعية كان في المقدمة، فبدءا من الموسم الجامعي 2016-2017 ستكون هناك بطاقة رغبات من خمسة تخصصات فقط بدلا من عشرة، "حيث بيّنت الإحصائيات أن أكثر من 90% من الطلبة الجدد يتم توجيههم نحو التخصصات المختارة الأولى، أي ما بين الاختيار الأول والثالث، وعليه جاء التفكير في تقليص عدد الاختيارات وبالتالي نقص في عدد الطعون وغيره" ـ يقول المتحدث ـ موضحا أيضا أن الطعون ستكون هي الأخرى عبر الانترنت وبالتالي ضمان الشفافية في معالجة الملفات والتوجيه الجيد للطلبة.
يذكر أن الأبواب المفتوحة على الجامعة وفرت لزائريها عبر مختلف الأجنحة المقامة، الوثائق اللازمة التي تعرف بالأقطاب الجامعية الوطنية ومختلف الكليات والمعاهد، وأهداف التكوين في كل منها ونظام التعليم في مختلف الأطوار المتوفرة في كل كلية ومعهد وحتى التعريف بالخدمات الاجتماعية الجامعية، بدون إغفال جناح خاص بالمكتبة الجامعية، على غرار الجناح الهام الذي خصص للمكتبة الرئيسية للقطب الجامعي امحمد بوقرة، والتي تحتوي على 85 ألف عنوان في مختلف المجالات والتخصصات ومجهزة بمختلف الوسائل التكنولوجية ولاسيما طريقة البحث عبر الانترنت وفق النظام الوطني للتوثيق عن بُُُُُُعد وبمجموعة بيانات علمية تمثل حوالي 85% من الإنتاج العلمي وقاعدة الأرشيفات المفتوحة للجامعة، حسبما أفادنا به مدير المكتبة، الأستاذ فاتح بوزاوية.