Le niveau scolaire des enfants birmans est très faible, (malgré les chiffres fournis par le gouvernement) et une des raisons principales en est la grande pauvreté d'une importante partie des 55 millions d'habitants (voir plus bas). Il suffit d'ailleurs pour se rendre compte de cette immense pauvreté d'aller dans un des nombreux faubourgs/bidonvilles de Yangon (plus grande ville du pays) ou dans les zones rurales.
Selon l’UNICEF, quatre millions des 11,8 millions d’enfants birmans âgés de 6 à 15 ans travaillent. Il sera pourtant difficile de réaliser des progrès en la matière tant que le « rendement » des études sera aussi faible : alors qu'un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté, 70 % de la population travaille dans l’agriculture, où les diplômes ne sont d’aucune utilité. Étudier coûte très cher et rapporte très peu aux familles. Progrès de l’éducation et progrès économiques doivent donc aller de pair.
L'ÉCOLE : UN LUXE POUR BON NOMBRE DE FAMILLES BIRMANES
Dans les écoles de l’État, seul le birman est en principe admis à tous les niveaux. L'école primaire est en théorie obligatoire et l'instruction se fait en birman, mais l'anglais est la seconde langue et on l’enseigne dans toutes les écoles secondaires contrôlées par l’État birman. Mais comme l’éducation est devenue un luxe en Birmanie, la plupart des familles pauvres ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école primaire et elles font donc, en toute logique selon elles, travailler ces derniers. Moins de la moitié des enfants poursuivent leur secondaire et la majorité persévérante ne termine pas toujours ses cours pour plusieurs raisons : nombre d'écoles insuffisant, classes surchargées d’élèves, locaux insalubres, formation inadéquate des professeurs, grave pénurie de livres, de bibliothèques, etc.
Cette éducation atrophiée et anémiée est le reflet d'une politique mise en place depuis un grand nombre d'années par des dirigeants qui préfèrent réduire le budget de l’éducation (à peine 2 % du budget de l’État !) plutôt que celui des dépenses militaires qui est d'environ 40 % !
Pour ce qui a trait aux langues des minorités, seuls le môn, le menton, le kayin, et le kachin réussissent à être enseignés dans certaines écoles primaires des États ethniques. Cet enseignement se fait par défaut, parce que l’État militaire ne peut exercer son contrôle partout. Un nombre croissant d’enfants non scolarisés (faute de moyens financiers de leurs familles) et ayant donc peu de qualification, commencent à travailler dès l'âge de 5/6 ans pour aider les parents (champs, tâches ménagères, garde des plus petits, etc.) mais aussi dans l’économie informelle(au risque de se faire exploiter) et dans la rue où ils sont exposés à la petite criminalité, à la prostitution et aux arrestations.
ÉDUCATION ET ENFANTS-SOLDATS
C'est dans ces endroits que les soldats de la junte militaire (la Tatmadaw) les « recrute » en échange d'une récompense. L'armée a en effet un grand besoin de " bras " et on compte environ 50 000 enfants soldats dans ce pays (sur un total de 250 000 dans le monde selon l’UNICEF) et quelques 500 000 soldats pour mâter les minorités. Les militaires ont ainsi quasiment tué le système scolaire du pays. L'État consacre environ à peine 2 % de son budget pour l'éducation et 45 % pour l'armée. La priorité va donc à l'appareil militaire et, pour l'entretenir, il faut des gens qui soient valides.
Enrôler des enfants vers l'âge de 10 ans permet aussi de les endoctriner et de les retrouver à 20 ans chefs de régions militaires voire commandants.
UNIVERSITÉS ET ENSEIGNANTS
Depuis 1988, les universités ont été fermées durant une dizaine d'années. Les seuls étudiants qui ont pu faire des études universitaires pendant cette période ont été les enfants d'officiers militaires ou d'hommes d'affaires proches du pouvoir ; ces étudiants pouvaient également parfaire leurs études à l’étranger. Cette situation fait dire à plusieurs observateurs avisés de la politique du pays que même l’éducation est atteinte de corruption et de favoritisme.
Quant aux professeurs ils demeurent mal formés, sous-payés et parfois maltraités, surtout s’ils ne satisfont pas aux exigences du gouvernement. Non seulement ils doivent enseigner les programmes officiels fournis par les militaires (étude des manoeuvres militaires, apprentissage des chansons militaires suscitant le patriotisme, etc.), mais bon nombre d'entre eux sont également obligés de porter l’uniforme lorsqu’ils enseignent. Pour beaucoup de professeurs, enseigner ne constitue même plus une priorité : pour arrondir leur fin de mois, ils sont devenus aussi vendeurs de cartes postales, de crayons, de sacs d’écoliers, garçons de restaurant, livreurs, etc. Certains d'entre eux admettent qu’ils sont devenus des "esclaves" au service du régime (sources diverses).
La Birmanie3 ou Myanmar, en birman ဗမာ (Bama) et မြန်မာ (Myanmâ, /mjænˈmɑ/), en forme longue la République de l'Union du Myanmar6 en birman Pyidaungzu Thammada Myanma Naingngandaw7, anciennement « Union de Birmanie »3, puis « Union du Myanmar », est un pays d'Asie du Sud-Est continentale ayant une frontière commune avec le Bangladesh, la Chine, l'Inde, le Laos et la Thaïlande. Elle est bordée par la mer d'Andaman au sud et par le golfe du Bengale au sud-ouest, avec environ 2 000 kilomètres de côtes au total.
Le pays a connu depuis 1962 une série de dictatures militaires8. De 1988 à 2011, la Birmanie a été officiellement dirigée par le Conseil d'État pour la paix et le développement. Cette junte a officiellement laissé la place en 2011 à un pouvoir civil dirigé par l'un de ses anciens membres, mais le poids de la hiérarchie militaire reste prépondérant dans les faits9. La relative libéralisation du pays qui s'est confirmée depuis a conduit l'Union européenne et les États-Unis à suspendre ou lever en avril et septembre 2012 l'embargo qu'ils imposaient au pays depuis les années 1990, exception faite des ventes d'armes.
En français, « Birmans » qualifie tous les citoyens du pays (Burmese en anglais), qu'ils soient Birmans ethniquement issus de l'ancien royaume de Birmanie (Burman en anglais) ou des territoires rattachés à celui-ci par l’occupant britannique.
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