الأحد، 6 ديسمبر 2015

L’alerte précoce pour éviter les morts climatiques

Vous avez des milliards, ils ont des idées. Dans les pays du sud, de nombreuses personnes meurent faute d’avoir été prévenues à temps de l’imminence d’une catastrophe climatique. 100 premiers millions de dollars viennent d’être débloquées pour améliorer l’alerte.

Les survivants d'un typhon aux Philippines, en octobre 2015. © Bullit Marquez/AP/SIPA
Les survivants d'un typhon aux Philippines, en octobre 2015. © Bullit Marquez/AP/SIPA
#SolutionsCOP21. Les trois quart des pays ne possèdent pas de système météorologique digne de ce nom. Pas de stations de mesures au sol, des accès parcimonieux aux données satellites, et surtout des moyens de communication défaillants qui font que des informations vitales n’arrivent pas jusqu’aux population. Professeur de géographie à l’Université de la Rochelle et membre du GIEC, Virginie Duvat explique ainsi que les catastrophes ne sont pas si "naturelles" que cela et que le nombre de victimes est fortement impacté par le degré d’information des populations à rejoindre des abris construits en prévision d’évènements extrêmes.

Le Vietnam a vécu ainsi une expérience douloureuse. En mai 2006, le super typhon Chang Chu surprend en mer de Chine près de 3000 bateaux de pêche non prévenus de l’imminence de la tempête. 300 navires coulent avec leur équipage. Pour éviter que cela ne se reproduise, le gouvernement vietnamien a commandé à CLS, une filiale du Centre national d’études spatiales (CNES) à Toulouse, un système de localisation et d’information des navires. CLS a ainsi déployé 3000 balises installées sur les bateaux connectés à trois centres de surveillance. Ceux-ci ont désormais en permanence le lieu de pêche de toute la flotte vietnamienne, reçoivent la situation météo de la mer de Chine et ont à disposition un système de communication immédiat en cas de danger. Incidemment, les balises servent aussi à traquer la pêche illégale et à gérer les zones pour éviter la surpêche.
balise argos
Installation d'une balise Argos sur un bateau de pêche vietnamien. Copyright CSL

L'alerte, c'est l'urgence

RADIO. Ce sont des systèmes similaires que veut diffuser CREWS, un programme multilatéral qui suit les recommandations de la troisième Conférence sur la réduction des risques de catastrophes naturelles qui a eu lieu à Sendai (Japon) en mars 2015. Avec une fréquence et une force accrue des inondations, des sécheresses et des tempêtes du fait du réchauffement climatique, les Etats les plus vulnérables redoutent de voir le nombre de victimes et les destructions de biens augmenter. Ainsi, dans leurs contributions nationales à la COP21, 36 états africains, 16 d’Amérique latine et des Caraïbes, et la totalité des Etats d’Asie et du Pacifique ont intégré l’urgence de la création de systèmes d’alerte précoce.
Ce n’est pas simple. Il faut la plupart du temps créer un réseau de stations météo qui n’existe pas. Il faut ensuite organiser un office central qui techniquement puisse recevoir les images satellites. Il faut enfin pouvoir diffuser rapidement l’information. Or, la géographie n’aide pas toujours. "Les Fidji comptent 300 îles très éloignées les unes des autres aussi nous ne pouvons compter que sur la radio en ondes moyennes ou courtes, fait ainsi remarquer Inia Seruiratu, ministre fidjien en charge des catastrophes naturelles. Or, c’est un réseau qui est complètement à restaurer ". Dans les pays maritimes de la zone tropicale, une technologie change cependant la donne : le téléphone mobile.
L’organisation météorologique mondiale, le bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes et la banque mondiale ont été chargés lors de la COP21 de promouvoir les systèmes d’alerte précoce. La France, l’Australie, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Japon et le Royaume-Uni ont mis la main à la poche.

ليست هناك تعليقات:

إرسال تعليق