الثلاثاء، 9 مايو 2017

VOTRE RÉSEAU SOCIAL DÉTERMINE VOTRE STRUCTURE CÉRÉBRALE.. ET VICE-VERSA !

VOTRE RÉSEAU SOCIAL DÉTERMINE VOTRE STRUCTURE CÉRÉBRALE.. ET VICE-VERSA !

Une étude de l'activité cérébrale de 80 volontaires soumis à une expérience d'exclusion sociale vient de montrer que le cerveau ne réagit pas de la même manière selon que l'on a un réseau social dense ou plus clairsemé.

Comment réagit notre cerveau face à l'exclusion sociale ? Les scientifiques savent que le contexte social d'un individu joue énormément sur son bien-être et sa santé, et il a déjà été montré en 2010 qu'un état chronique d'exclusion et d'isolement a une incidence sur la santé comparable à celle du tabagisme chronique. Mais en ces temps de réseautage social à tout-va, certains neuroscientifiques s'intéressent aux corrélations entre le réseau social d'un individu et son réseau... neuronal.
Or une expérience menée par des chercheurs américains vient de dévoiler un lien inédit : face à l'exclusion sociale, le cerveau réagit différemment suivant qu'on est hyper-connecté ou plutôt faiblement connecté. Son résultat : faire face à l'exclusion, ceux qui n'ont pas un réseau social dense utilisent plus intensément certains réseaux cérébraux.

80 adolescents testés

L'étude a porté sur 80 adolescents (mâles) volontaires de 16 et 17 ans, du fait que l'exclusion sociale a le plus grand impact à cet âge. Ces adolescents ont été soumis à des séances d'IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) pour scanner l'activité de leur cerveau, séances durant lesquelles ils jouaient à un jeu vidéo sur écran (à l'intérieur de la machine), Cyberball, où trois participants virtuels (dont l'adolescent testé) s'échangent un ballon.
Les chercheurs leur ont dit que les deux autres avatars étaient contrôlés par d'autres adolescents de l'étude, alors qu'en réalité le contrôle était entre leurs mains. Ainsi, après quelques échanges de ballon avec l'adolescent, les chercheurs l'excluaient du jeu : son personnage virtuel ne recevait plus aucun ballon... Voilà pour l'effet (artificiel) d'exclusion.

Lien avec leur profil Facebook

A côté de cela, les chercheurs ont scruté le réseau social de chaque adolescent via leur page Facebook (avec leur consentement) et mesuré sa "densité" de connexion, c'est-à-dire le lien entre tous les amis du volontaire, de sorte à déterminer si ces amis étaient amis entre eux ou s'ils ne se connaissaient pas. Des études préalables ont en effet montré que les réseaux densément connectés (mes amis sont amis entre eux) incluent moins de diversité sociale que les réseaux faiblement connectés.
Or voilà les résultats obtenus : si chez tous les adolescents le système cérébral liée à la souffrance sociale (le cortex cingulaire antérieur et le cortex insulaire) s'activait de la même manière lors de l'exclusion, un autre système cérébral lié à la capacité à se mettre à la place de l'autre (cortex frontal médial dorsal et ventral, le précuneus et le carrefour temporo-pariétal) réagissait différemment suivant que le sujet avait un réseau social dense ou non.

Le réseau social détermine la structure cérébrale et vice-versa

Concrètement, chez ces dernier, l'activité de ce système est bien plus intense lors de l'exclusion que chez les adolescents densément connectés. Pourquoi ? Les chercheurs ont esquissé quelques explications hypothétiques. Par exemple, selon Emily B. Falk, l'une des co-signataires de l'étude, "les personnes avec une plus grande diversité d'amis [moins interconnectés entre eux] auraient besoin de naviguer davantage entre les différentes interprétations de ce qui est en train de se passer."
Dans tous les cas, une chose est sûre selon les chercheurs : ce n'est pas le réseau social qui structure le cerveau, l'échange est plutôt réciproque. Le réseau social influe sur la structure et activité cérébrale autant que la structure cérébrale influe sur les choix de socialisation.

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