الأحد، 10 يوليو 2016

Euro 2016 : La génération Griezmann insouciante, ambitieuse et sans complexe


C’est une formule qui résume bien l’équipe de France de football : « génération Griezmann ». Elle désigne ces jeunes joueurs – outre le buteur de l’Atlético Madrid, on y trouve le milieu de terrain Paul Pogba, ou encore Kingsley Coman et N’Golo Kanté – qui ont été essentiels dans l’étonnant parcours des Bleus qui devait s’achever dimanche 10 juillet, au Stade de France, face au Portugal de Cristiano Ronaldo lors de la finale de « leur » Euro.

Tout part du doublé inscrit par Griezmann contre l’Allemagne, jeudi 7 juillet, à Marseille. Dans un Stade-Vélodrome en liesse, l’ailier devient un héros national en éliminant à lui seul les champions du monde en titre, bête noire de l’équipe de France. Mais ce soir-là, le jeune joueur a surtout pris sa revanche sur une Mannschaft, tombeuse (1-0) des Bleus en quarts de finale du Mondial 2014, au Brésil. Son sourire esquissé à Marseille tranche avec ses larmes versées sur la pelouse du stade Maracana de Rio. Des pleurs qui traduisaient alors l’inexpérience des jeunes lancés par Didier Deschamps. Deux ans plus tard, cette génération s’est endurcie.
Deux ans plus tard, la génération incarnée par Griezmann (25 ans) – et à un degré moindre par le milieu de la Juventus de Turin Paul Pogba, 23 ans – s’est endurcie. Encadrée voire couvée par des cadres chevronnés comme le gardien et capitaine Hugo Lloris, 29 ans, ou le vétéran Patrice Evra dit « Tonton Pat », 35 ans, elle a l’occasion, contre le Portugal, d’offrir à la France le troisième titre européen de son histoire (après 1984, déjà dans l’Hexagone, et 2000 aux Pays-Bas et en Belgique). En outre, 8 des 23 joueurs retenus par le sélectionneur Didier Deschamps ont moins de 26 ans. « Leur objectif, c’est de me faire pleurer en remportant l’Euro », déclare Evra à propos de cette génération montante, initialement programmée pour éclater lors du Mondial 2018, en Russie.

Antoine Griezmann. FRANCK FIFE / AFP
Aujourd’hui locomotive de l’équipe, « Grizou » a, néanmoins, connu un début de compétition difficile. Remplaçant au coup d’envoi du match face à l’Albanie, le 15 juin, il se distingue en inscrivant, à la 90e minute, le but de la délivrance et amorce le succès à l’arraché (2-0) de ses partenaires. L’ailier se mue en sauveur de la nation, onze jours plus tard, contre l’Irlande, en huitièmes de finale. Auteur d’un doublé face aux « Boys in Green », le numéro 7 offre la victoire (2-1) à des Tricolores menés au score à la mi-temps. « Si on avait perdu, on serait passés pour des cons », glisse-t-il, après son exploit. Rafraîchissante, sa franchise contraste avec l’habituelle langue de bois.
Sur la lancée de sa très bonne saison avec l’Atlético Madrid, ponctuée par son penalty manqué et sa défaite en finale de la Ligue des champions contre le frère ennemi du Real, Griezmann est actuellement le meilleur buteur de l’Euro avec six réalisations au compteur. Il devance largement le capitaine portugais Cristiano Ronaldo (trois buts), 31 ans, son principal rival dans la course au prochain Ballon d’or, qui sera remis par la FIFA en janvier 2017.
Avant lui, seul Michel Platini avait fait mieux en marquant à neuf reprises lors du sacre des Bleus à l’Euro 1984. La tentation est donc grande d’établir une filiation entre Griezmann et le triple Ballon d’or (de 1983 à 1985) qui passait pour un emblématique chef de bande. Ou encore avec Zinédine Zidane, qui a hissé l’équipe de France sur le toit du monde, en 1998 (déjà dans l’Hexagone), avant de remporter l’Euro 2000 puis d’être expulsé, après le fameux coup de boule, lors de la finale du Mondial 2006 perdue face à l’Italie, à Berlin.

Paul Pogba, le 7 juillet, à Marseille. PATRIK STOLLARZ / AFP
Insouciante, ambitieuse et sans complexe, la « génération Griezmann » a apporté, depuis l’ouverture de l’Euro, un zeste de folie à des Bleus peu inventifs et parfois crispés. « On a peu de joueurs qui comptent au-delà de 50 sélections. Les jeunes y croient, ne lâchent rienIls veulent aller au bout. Cela me va très bien », souriait Didier Deschamps, après la victoire contre l’Allemagne. En rajeunissant son effectif au fil des ans, le sélectionneur suit la voie d’Aimé Jacquet, qui avait lancé les novices Thierry Henry et David Trézéguet lors du Mondial 1998, avec le succès que l’on connaît.
Moins en verve que Griezmann, Paul Pogba a raté son entame de compétition avant de se relancer. Sous pression, il a même pu faire preuve de nervosité. Le 15 juin, face à l’Albanie, son bras d’honneur n’est pas loin de provoquer un tollé médiatique. Le communiqué dans lequel le joueur justifie son geste par une« sarabande » – ou une réaction de joie après le deuxième but français – n’a convaincu personne. Didier Deschamps, qui veut éviter le moindre dérapage face aux caméras, n’a ainsi pas jugé bon de l’envoyer en conférence de presse depuis l’ouverture du tournoi. Pourtant, les performances de Pogba suivent une trajectoire ascendante au fil des matchs.
Lors du huitième de finale contre l’Irlande, le milieu turinois provoque un penalty dès la première minute de jeu avant de se ressaisir et de briller en seconde période. Buteur de la tête face à l’Islande, en quarts, le joueur de la Juve est à la hauteur de l’événement contre l’Allemagne, en demies. Dribbleur hors pair, il mystifie le défenseur allemand Shkodran Mustafi avant d’expédier le centre qui amène le second but français.

Si certains membres de cette génération sont absents de l’Euro – comme le défenseur Raphaël Varane, blessé et forfait de dernière minute, ou le stoppeur Mamadou Sakho, blanchi le 8 juillet par l’UEFA après avoir été contrôlé positif à un brûleur de graisse en mars –, d’autres restent cantonnés au banc de touche, à l’instar des arrières Lucas Digne, 22 ans, et d’Eliaquim Mangala, de trois ans son aîné. Ce dernier aurait d’ailleurs mal vécu de voir son rival Samuel Umtiti, 22 ans, lui être préféré pour débuter face à l’Islande suite à la suspension d’Adil Rami.
Censé figurer parmi les réservistes, Umtiti avait profité du forfait de Jérémy Mathieu pour intégrer de justesse le groupe bleu. Le novice – qui rejoindra la saison prochaine le FC Barcelone – a honoré sa première sélection contre l’Islande avant d’être reconduit, dans l’axe de la défense, contre la Mannschaft. Solide et concentré, l’ex-joueur de l’Olympique lyonnais a rendu une copie propre contre l’Allemagne et pourrait être titularisé lors de la finale face au Portugal. « Je ne me pose pas trop de questions à la base… Je vis au jour le jour », lance l’intéressé, comme surpris lui-même de cet alignement des planètes en sa faveur



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