Enseignants contractuels : Poursuite du mouvement de protestation
Malgré la série de mesures d’apaisement prises par le ministère de l’Éducation nationale, à savoir la valorisation de l’expérience professionnelle par la bonification des points, les enseignants contractuels protestataires semblent toujours camper sur leur position puisqu’ils ont décidé de poursuivre leur mouvement de protestation entamé depuis dix jours déjà.
En effet, les marcheurs venus de Béjaïa, toujours bloqués au niveau de la commune de Boudouaou, ont estimé que la série de rencontres enclenchées avec les responsables du ministère de l’Éducation nationale n’a pas abouti sur ce qu’ils avaient espéré. Selon leur représentant, M. Bachir Saïdi, «les enseignants sont convaincus que seules la mobilisation et la lutte peuvent leur permettre d’arracher leurs droits et de mettre fin à la précarisation du métier d’enseignant».
En effet, selon lui, «les contractuels protestataires ont rejeté les propositions du ministère, préférant continuer leur mouvement de protestation jusqu'à la satisfaction de leurs droits légitimes, dont le principale revendication demeure le recrutement direct».
M. Saïdi a affirmé que les enseignants sont plus que jamais mobilisés pour faire valoir leur droit d’être intégrés dans un poste permanent, sans aucune condition. «Nous n’avons pas compris pourquoi ces postes ne nous reviennent pas de droit, nous qui avons passé de longues années à exercer dans le secteur de l’Éducation», a-t-il déploré, et d’ajouter : «Nous considérons sa position comme un défi, et sommes prêts à aller jusqu’au bout pour arracher notre droit.»
Il a par ailleurs expliqué que la plate-forme de revendications des enseignants contractuels s’articule également autour de «la régularisation de la situation des enseignants contractuels et leur intégration, ainsi que l’amélioration de leur situation pédagogique et sociale».
Les quelque 20.000 enseignants contractuels que compte le secteur tablent sur le fait de durcir le ton, en allant vers une grève de la faim. «Nous avons décidé d’observer une grève de la faim après avoir épuisé tous les moyens», a indiqué M. Bachir Saïdi.
De son côté, la ministre de l'Éducation nationale, Mme Nouria Benghebrit, avait rencontré, lundi soir, pendant plus de trois heures, une délégation des représentants de ces contractuels auxquels elle avait rappelé, entre autres, l'impossibilité de l'intégration directe.
Réaffirmant le fait que le concours est obligatoire, même pour cette catégorie d’enseignants, la ministre a expliqué que «c'est la loi qui le stipule». Elle a tenu à souligner le fait qu’«il est impossible d'aller vers un recrutement direct et, par conséquent, le maintien du concours est une nécessité». Elle avait expliqué que la décision de valorisation de l'expérience professionnelle des enseignants contractuels par «bonification des points» était un «énorme effort» consenti par la Fonction publique, comme elle le précise : «Cette démarche est une hybridation entre les deux systèmes de recrutement de la Fonction publique.»
En effet, cette décision consiste en la valorisation des années d'expérience sur une échelle de 1 point par année d'exercice à hauteur de 6 points.
Néanmoins, concernant les autres points de revendication, à savoir la régularisation des salaires dans quelques wilayas et de certaines primes, Mme Benghebrit avait installé une commission mixte qui se chargera du règlement de ces problèmes dans les plus brefs délais.
Et afin d’apaiser les tensions, la ministre a mis en avant son souci de «prendre en charge les préoccupations et les problèmes posés», et d'être «continuellement et sans intermédiaire à l'écoute des fonctionnaires du secteur et des citoyens, à travers les réseaux sociaux». La ministre a invité, à cette occasion, les contractuels participant à la marche de protestation à s'inscrire «au plus vite» au concours national de recrutement, avant la date du 14 avril et à rejoindre leur poste de travail pour la bonne continuité de la scolarité. «Le 3e trimestre est très court, et notre point d'ancrage essentiel dans la gestion est comment assurer la pérennité de la scolarité. Si celle-ci s'avère menacée, nous prendrons les mesures que la réglementation nous permet de mettre en œuvre», a-t-elle dit.
Un concours sera organisé le 30 avril pour le recrutement de plus 28.000 enseignants pour les trois paliers d'enseignement (primaire, moyen et secondaire), sachant que près de 500.000 candidats se sont déjà inscrits sur le site de l’ONEC dédié à cette opération.
Sarah A. Benali Cherif
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Mme Benghebrit installe une commission mixte
Une commission mixte a été installée lundi soir au ministère de l'Éducation nationale pour prendre en charge les préoccupations des enseignants contractuels protestataires, notamment la régularisation des salaires et de certaines primes, a-t-on appris auprès du ministère. «La ministre a reçu, pour la deuxième fois, et pendant plus de trois heures, les représentants des enseignants contractuels. Elle a décidé de l’installation d’une commission mixte (conformément à ses engagements) pour régler, entre autres, les retards des salaires et de certaines primes», a déclaré à l'APS, le secrétaire général du ministère, Abdelhakim Belabed, au terme de la réunion. Concernant la principale exigence des enseignants contractuels, à savoir l’intégration sans condition, Mme Nouria Benghebrit a rappelé l’impossibilité du recrutement direct, mettant, toutefois, en exergue, le nombre d’années d’expérience qui leur servira de bonification.
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